
Repérer les signaux faibles du conflit :
Comment prévenir les tensions avant qu'il ne soit trop tard
Nous avons sans doute tous, déjà vécus ces situations où, d’un coup, un conflit éclate. Mais, souvent, les signes avant-coureurs étaient là bien avant. Que ce soit dans notre vie personnelle ou professionnelle, les conflits n'apparaissent pas soudainement. Ils émergent, s’installent, et s'enveniment si on ne les détecte pas à temps.D’ailleurs, nous confondons souvent l’explosion avec le conflit. Pourtant le conflit existe avant l’explosion, et c’est bien de cette dernière que nous devons avoir peur, et pas du conflit en lui-même.
Alors, comment reconnaître les signaux faibles avant qu’un désaccord ne se transforme en affrontement ouvert ?
Dans cet article, je vous invite à explorer les signaux faibles du conflit. Ces signaux auxquels nous ne prêtons pas ou trop peu d’attention et qui pourtant nous informe très tôt qu’une dynamique conflictuelle démarre à l’intérieur de nous. (À travers nos pensées, sensations et émotions)
Les prémices du conflit : les signaux faibles
Les signaux faibles sont ces petites alertes subtiles qui, bien souvent, passent inaperçues. Ils peuvent se manifester par des tensions dans notre corps, des pensées répétitives, des jugements silencieux ou encore des émotions comme l’agacement ou la frustration. Ces signaux sont autant de marqueurs nous indiquant qu’un déséquilibre est en train de s’installer, et qu’une partie de nos besoins n’est pas satisfaite.
Les pensées automatiques : premiers indices
Peut-être le premier, le signal faible de nos pensées. Une petite voix intérieure qui nous dit que quelque chose ne va pas. Par exemple, avant un conflit ouvert, nous pouvons ressentir de l’irritation envers une personne ou une situation. Cela peut se traduire par des pensées récurrentes telles que :
- « Il/elle n’écoute jamais ce que je dis. »
- « Encore une fois, il/elle arrive en retard. »
- « Je vais devoir tout faire moi-même. »
- « C’est à chaque fois la même chose… »
Ces pensées peuvent sembler anodines au départ, mais si elles ne sont pas identifiées et gérées, elles peuvent progressivement nourrir une dynamique conflictuelle.
Ce sur quoi nous devons porter notre attention est sur l’effet d’accumulation de ces pensées. Mises bout à bout, elles s’accumulent et cela va générer des émotions désagréables de plus en plus fortes. Le danger existe si ces pensées sont orientées vers une personne ou le comportement de celle-ci en particulier, à ce moment-là, le conflit peut vite prendre de l’ampleur à l’intérieur de nous.
Les émotions comme indicateurs clés
Nos émotions sont les meilleurs baromètres de nos besoins humains fondamentaux. La colère et les sentiments désagréables qui y sont liés tels que, la frustration ou l’agacement nous alertent qu’un de nos besoins n’est pas satisfait.
La peur et la surprise : 2 signaux faibles à prendre en compte
La peur et la surprise sont 2 émotions, souvent non identifiées dans le processus du conflit. Elles sont pourtant une clé dans la dynamique conflictuelle, car ce sont des signaux faibles qui nous permettraient de sortir de cette dynamique de manière constructive et, malheureusement, elles passent inaperçues et se retrouvent souvent cachées derrière la colère une fois que le conflit a éclaté.
De l’individu au collectif : prévenir les conflits en entreprise
Dans un cadre professionnel, les tensions non exprimées peuvent rapidement dégénérer en conflits plus ouverts, notamment si les signaux faibles ne sont pas détectés à temps. Les managers et les collaborateurs ont un rôle clé à jouer dans cette prévention.
Quels signaux faibles repérer dans un collectif ?
Nous pouvons repérer les signaux faibles en étant à l’écoute de ce que les uns et les autres expriment. Plus précisément, c’est le vocabulaire employé associé à une émotion qui va nous aider à repérer les signaux faibles.
Le phénomène d'accumulation
En travaillant à repérer nos propres pensées automatiques qui sont les prémices du conflit, nous pouvons les détecter chez les autres dans leur langage. Par exemple un.e collègue qui se plaint ainsi :
- « À chaque fois c’est pareil avec lui/elle… »
- « C’est toujours / jamais … »
- « Encore une fois c’est lui/elle qui va … »
Ces expressions mettent en avant un phénomène d’accumulation que la personne est en train de vivre. Cela doit nous alerter sur une montée en charge émotionnelle désagréable (de l’agacement peut-être) et nous avons ici un signal faible à prendre en compte.
Nous pouvons prendre un temps pour écouter ce qui gêne cette personne, s’intéresser sérieusement à ce qui la dérange et essayer d’identifier ce dont elle a besoin dans cette situation.
L’émotion de peur et son sentiment d’anxiété
Si une personne de notre entourage exprime de l’appréhension à parler ou à rencontrer une personne, cela peut-être un signal faible d’une dynamique conflictuelle qui est enclenchée.
- « Oh, non, je n’ose plus rien dire »
- « J’ai peur que ce soit encore … »
- « Rien que de penser à cette réunion avec « untel », j’en ai la boule au ventre »
Ces expressions envoient un signal faible à celui qui sait les déceler pour nous dire qu’un déséquilibre relationnel s’installe ou est déjà installé entre notre interlocuteur et une autre personne. Il est encore temps d’écouter et de désamorcer le conflit.
Transformer les signaux faibles en opportunités de dialogue
Plutôt que de voir les signaux faibles comme des menaces, il est possible de les considérer comme des opportunités de renforcer la coopération et la compréhension mutuelle. L’essentiel est de ne pas laisser ces signaux dans l’ombre, mais de les éclairer grâce au dialogue.
Favoriser l’expression des besoins
Si chaque personne apprend à reconnaître ses signaux internes et à exprimer ses besoins de manière claire et non violente, les conflits peuvent être mieux gérés et devenir des sources de créativité et de coconstruction très intéressantes. Pour cela, il est important d’instaurer un climat de confiance où chacun se sent en sécurité pour parler de ses ressentis sans crainte d’être jugé.
Prévenir les conflits et ouvrir le dialogue
Repérer et comprendre les signaux faibles du conflit, c’est avant tout être attentif à soi-même. Nos pensées, nos émotions et nos ressentis sont les premiers indicateurs de tensions naissantes. En apprenant à écouter ces signaux, nous pouvons non seulement prévenir des conflits et nous prémunir d’explosions relationnelles, mais aussi contribuer à créer des relations plus saines et épanouissantes dans notre quotidien professionnel et personnel.
N’attendez pas que les conflits explosent, apprenez à les identifier pour mieux dialoguer.
Si vous souhaitez apprendre à mieux vivre les conflits, je vous invite à découvrir ma formation, prévenir et gérer les tensions et les conflits. Vous y apprendrez des outils concrets pour transformer les signaux faibles en opportunités de dialogue constructif.
Écrire commentaire